Octopus: fascination et mystères
Parmi les créatures qui ont fasciné les Hommes depuis des siècles, souvent au travers des plus terrifiantes légendes, il en est une qui aura épouvanté les illustres Jules Michelet et Victor Hugo. Nous parlons ici de la pieuvre. Du poulpe. Aujourd’hui grâce au progrès de l’observation scientifique, notamment du pôle universitaire de Caen et son responsable de l’équipe neuro-éthologie cognitive des céphalopodes, Ludovic Dickel, la fascination pour les aptitudes de cette créature prend une dimension d’émerveillement, qu’il nous faut vous partager.
Très loin de la mystification antique façonnée par les récits les plus épiques, ce mollusque émancipé de sa coquille, cousin des moules et des huitres, s’est décliné depuis 500 millions d’années en plus de 700 espèces recensées regroupant les seiches, les poulpes, les calamars et les nautiles en une seule famille : les céphalopodes. La pieuvre, comptant 300 espèces à elle seule, était largement présente dans l’Antiquité grecque et romaine. Sa chair était convoitée des navigateurs et son apparence forgeait des récits forts, impactant l’imaginaire des artistes et les commerçants de l’époque (figure de poulpes reproduites sur les amphores, les mosaïques, les pièces de monnaies, les façades des maisons autres objets décoratifs). De la Grèce au Japon la croyance accordait aux pieuvres la capacité de grimper aux arbres pour aller voler des figues et des olives, ou de franchir les murs pour se rassasier dans les entrepôts de poissons. Une croyance commune à certaines communautés vivantes dans les îles du Pacifique.
Leurs gabarits peuvent atteindre entre 2 centimètres et 4 mètres, comme pour la géante du pacifique. Des proportions bien moins extrêmes que chez le calamar : la plus petite espèce, l’idiosepius, appelée calamar pygmée, pèse 1 gramme pour 5 mm de longueur à taille adulte, et la plus impressionnante est le calamar colossal faisant 12 mètres pour 495 kg. Tout cela reste bien loin des mensurations mises en avant dans le mythe du Kraken, porté par Pontoppidan. Il décrivit la pieuvre dans l’ « histoire naturelle de la Norvège » : « son dos parait avoir un mille et demi de circonférence » !
Les pieds sur la tête.
Traduction littérale de céphalopodes, les pieds sur la tête vient donner une description schématique des poulpes. Même si on ne parle pas de pieds, mais plus de bras. Au nombre de huit. Chacun d’entre eux peut contenir jusqu’à 200 ventouses, soit 1600 par individu ! Certainement l’être le plus attachant du royaume animal par déduction… Cela leur permet de gérer plusieurs actions à la fois comme manger les proies capturées et en chasser d’autres simultanément. Il dispose d’un bec capable de percer n’importe quelle carapace et d’y injecter son venin. Une langue râpeuse constituée de petites dents viendra lécher les chaires broyées sa proie préférée, le crabe, ou encore les crevettes, homards, coquilles saint jacques, huitres et moules.
Un carnivore vorace et gourmand qui peut engloutir jusqu’à 3 fois poids par jour, soit une quinzaine de crabes. Cela serait-il la conséquence du fait que son tube digestif passe en plein milieu du cerveau central ? rien est moins sûre car la structure de leur centre de prise des décisions est en réalité bien plus complexe qu’on ne l’imagine.
Un cerveau…. Plusieurs cerveaux pas comme les autres.
Avec leurs trois cœurs et leur sang bleu cuivré, qui leur permet de mieux acheminer l’oxygène lorsqu’il évolue en eaux froides, les poulpes ont commencé à être étudiés à partir des années 1940 pour comprendre des nouveaux concepts d’intelligence. Mais aussi comprendre la structure de leur cerveau. Évidemment cela peut rapidement tourner à la valse de terme technique dans une prose que seuls les scientifiques initiés pourraient interpréter. Alors nous ferons simple.
Présente dans toutes les mers du monde, le poulpe dispose d’un premier cerveau, dit central, situé entre ses deux yeux, et décomposés en 35 lobes, là ou celui des hommes est décomposé en 4 lobes. Pas de quoi nous complexer. Mais juste de quoi nous donner un élément de figuration. Car jusqu’à 90% du cerveau central est dévolu à la vue. Vous comprendrez plus tard qu’il n’en faut pas moins. Pourtant ce sont 80 à 100 millions de neurones qui y sont concentrés, sur les 500 millions qui animent cette créature. En passant, le nombre de neurones est multiplié par 1 000 de la naissance à l’âge adulte, alors qu’il aura tendance à diminuer au fil de l’âge chez les hommes, qui en disposent d’environ 1 000 milliards. Là, on pourrait presque s’incliner.
Mais où sont les autres neurones ? Ils sont répartis jusque dans la moindre ventouse, instrument sensoriel secondaire. Les ventouses ont des fonctions multiples : elles permettent une adhérence extraordinaire pouvant retenir jusqu’à 30 fois le poids de la pieuvre (90 fois chez le poulpe géant du pacifique). Une aptitude qui permet entre autres d’ouvrir les moules et les huitres sans couteau ! Elles sont une extension de capteur et perception tactile sensorielle de premier ordre, avec 10 000 neurones par ventouse, elles permettent aussi la perception gustative à distance. Grâce à ces millions de nano capteurs, elles envoient des informations aux ganglions stellaires dans chaque bras qui ont un rôle de cerveau annexe ou station relai, relié par sa propre moelle épinière jusqu’au cerveau central. Les données sont envoyées au cerveau central qui indique l’ordre à effectuer aux tentacules, qui gèrent l’action à réaliser de manière semi-indépendante. Évidemment les bras repoussent s’ils sont arrachés par des prédateurs, en quelques semaines.
Mais ces neurones jouent un autre rôle qui renverrait n’importe quel caméléon au rang d’amateur du camouflage !
Les rois du camouflage.
C’est probablement l’aptitude la plus fascinante de cette espèce animale : la capacité de moduler l’apparence de sa peau. Elle est recouverte de centaines de millions de chromatophores, cellules pigmentaires qui peuvent changer de couleur, c’est entendu, mais aussi de texture ! Une des énigmes scientifiques les plus difficiles à percer à ce jour. Un poulpe peut ainsi adopter les couleurs des substrats marins, mais aussi prendre la forme des coraux et des rochers pour mieux échapper à ses nombreux prédateurs, parmi lesquels requins, loutres, otaries, lion de mers et dauphins montrent un intérêt particulier. Ce que l’on appelle le polymorphisme.
Il permet non seulement de se camoufler, mais aussi de prendre la forme d’autres êtres vivants. Certaines espèces de poulpes parviennent à mimer l’apparence d’une quinzaine d’espèces comme les serpents de mer, le bernard-l’hermite, la pastenague, le poisson papillon, les méduses, la crevette mante, les anémones, la rascasse, le poisson rocher, la sole venimeuse, les ophiures toxiques… et les algues ! Une extension de leur capacité pigmentaire employée à effrayer ou leurrer le prédateur l’espace d’une fraction de seconde, qui peut faire toute la différence pour fuir et survivre.
Chez ses cousins, les calamars les variations de couleurs de la peau peuvent également servir à communiquer entre les individus. Chez la seiche d’invraisemblables variations de couleurs clignotantes semblent permettre d’hypnotiser les crabes avant qu’elles ne les saisissent.
Pourtant, fait incroyable les poulpes ne seraient capables de voir leur environnement qu’en noir et blanc. Ils n’ont qu’un seul pigment sur leur rétine. Comment expliquer leur capacité de changement de couleur ?
Deux éléments sont à prendre en considération. La forme de leur pupille en W est extrêmement modulable et flexible. Un regard perçant qui marque les plongeurs et les scientifiques qui ont eu l’occasion de le croiser. Ils ont un regard observateur aussi intense, expressif et actif que celui de l’homme. Vous savez que vous êtes épié dans vos moindres mouvements. Certains scientifiques émettent l’hypothèse que la forme variable de leur pupille permettrait de distinguer les différentes couleurs sur des plans différents. Elle dispose d’une focale, comme les appareils photos, pour agrandir l’angle de la pupille afin d’augmenter la gamme de rayons de lumière entrants. Ce processus permet d’analyser la polarisation de la lumière (intensité, direction et distance de la lumière) qui met en évidence toute réverbération, même sur des proies transparentes. Et parce qu’il n’y a aucune limite à l’interconnexion entre ce que l’œil analyse et l’adaptation d’un corps saturé de neurones chromatiques, la peau peut réfléchir instantanément les variations de lumière et ou en absorber le nécessaire pour se cacher ou intimider un concurrent ou un prédateur.
Cette fonction a éveillé la curiosité des scientifiques et éthologues qui ont réussi à démontrer le lien entre l’état émotionnel et le changement de couleur. Aussi en phase éveillée ou en rêve la pigmentation évolue selon l’état émotionnel du poulpe.
L’intelligence sous toutes ses formes.
Si les multiples capacités de camouflage et de mimétisme ne vous suffisaient pas à valider leur authentique intelligence, les suivantes pourraient bouleverser les plus sceptiques d’entre vous.
Nous ne nous attarderons pas sur leur capacité à dévisser un bocal. Il est vrai qu’en laboratoire les scientifiques ont fait la démonstration du reflexe du poulpe de désolidariser systématiquement deux pièces assemblées. La question du dévissage est uniquement conditionnée par le mouvement inverse du filetage, qui répondra de fait à une force extérieure. Toutes les pieuvres y arrivent du premier coup, que le bocal contienne une proie ou rien. En revanche cette expérience a permis d’établir deux nouveaux marqueurs d’intelligence. Celui de l’apprentissage progressif : plus la pieuvre répète une action, plus vite elle l’exécute. Mais aussi leur capacité d’apprentissage par l’observation. Les poulpes savent observer leur congénère exécuter une nouvelle technique, et la parfaire sans avoir été directement confronté à la situation de prime abord une fois mise en situation. Enfin, une expérience plus récente a permis de mettre en évidence que l’apprentissage s’amorce dès l’état embryonnaire dans les œufs. Ceux-ci s’imprègnent visuellement et chimiquement de leur environnement direct. Les chercheurs ont démontré qu’en plaçant des éléments visuels de petits crabes autour des bassins d’œufs. Les nouveaux nés manifestent à la naissance une appétence supérieure pour ces crabes, là où d’ordinaire ils s’orientent vers des petites crevettes.
Les poulpes font aussi partie du club restreint des êtres vivants capables d’utiliser des outils. Ils sont , excusez du peu, la seule espèce marine à savoir manipuler des objets aussi finement que les humains le font avec leur main. Ils savent utiliser les coquillages morts, les débris de carapaces, les noix de cocos et tout autre objet issu de la civilisation humaine pour se créer une armure ou un abri, en mode statique ou mobile. D’autres utilisent les coquillages comme arme de défense.
Enfin, ils vont adapter en permanence leur stratégie de chasse en fonction de leur réussite et en fonction des contraintes de leur environnement. Soit en optant pour une approche discrète, soit en parachute, soit en bondissant sur leur cible selon leur potentiel de fuite et de vélocité.
Apogée d’une forme d’intelligence supérieure, les pieuvres accordent du temps à l’apprentissage par le jeu et la nouveauté. Dans les aquariums, certaines pieuvres ont déjà été observé en train de se gonfler avec l’air servent à « aérer » l’eau des bassins, et se dégonfler une fois à la surface. Puis, de répéter l’action. Dans le documentaire « my octopus teacher », une démonstration d’un comportement non prédateur d’une pieuvre en milieu naturel interagissant plusieurs dizaines de secondes avec les poissons au-dessus d’elle, laisse aussi à penser que cette espèce accorde une place à la stimulation (ré)créative de son environnement : le jeu.
Ce constat en milieu non naturel et naturel vient balayer l’argument de comportement stéréotypé d’un animal frustré ou en mal être. Il s’agirait plus d’un comportement sain d’un animal en bien être, nutritionnellement rassasié et non stressé. Un état qui semble propice aussi pour aller à la rencontre de nouvelles choses, entre la curiosité et la néophilie qui sauront sans doute stimuler le sens de l’improvisation de la pieuvre pour esquiver un prédateur ou imiter une nouvelle chose !
Un panel de formes d’intelligences plus riche qu’attendu, qui n’a de cesse d’être complété au fur et à mesure que les recherches scientifiques avancent sur ce cas d’étude presque sans limites. De manière anecdotique, les dernières études en milieux naturels ont souligné la capacité d’une pieuvre à faire diversion en jetant un écran d’encre visqueuse pour détourner l’attention des prédateurs, mais aussi d’être capable d’adapter la quantité en fonction de la taille du prédateur, et summum de l’art, de projeter la silhouette du prédateur. Et tant qu’à faire, certaines espèces sont capables de projeter un mucus bioluminescent, cette fois ci dans l’obscurité !
Un sens de l’adaptation et de restitution de savoir et d’expérience qui font de ce prédateur carnivore une espèce référente pour la recherche scientifique, probablement la plus énigmatique en matière d’analyse d’intelligence animale. Des concepts de sensitivité et d’intelligence reconnues en France et en Europe qui ont permis d’intégrer les poules et céphalopodes au même rang que les mammifères vertébrés dans le cadre des procédures de respect du bien-être animal lors d’études scientifiques en laboratoires et en milieu naturel.
Même si les données et les expériences sont essentiellement issues de laboratoire, elles permettent aujourd’hui de ne plus accorder l’exclusivité de l’intelligence à l’être humain. Un héritage instauré par Descartes qui niait toute intelligence à l’animal, qui ne pouvait être au mieux qu’une machine perfectionnée, dans sa lettre au Marquis de Newcastle du 23 novembre 1646. Une façon d’évoquer l’« IA » en autoapprentissage avant l’heure.
La réalité nous fait revenir de cette perception au point de parler de conscience de l’animal.
Le refus de l’anthropomorphisme systématique des Hommes savants et pseudo sachant, est un vestige résiduel, un héritage de l’égocentrique et impérieuse volonté de se sentir supérieur à l’animal, comme pour se rassurer. Une distanciation du monde sauvage. Une négation de sa vulnérabilité face aux potentiels sans frontières de la nature. Un ensemble de sentiments et de peurs que la nature remettre en question et éprouver à travers ses créatures les plus prodigieuses. Mais il faut admettre que les scientifiques d’aujourd’hui font preuve d’une humilité grandissante : les études visant à vérifier les états émotionnels se bousculent et les preuves de consciences animales prennent le pas sur les dogmes anthropocentrés. Si le test du miroir ne témoigne pas que le poulpe ait conscience de son image de son corps, comme les petits cétacés, il perçoit son reflet comme un autre poulpe et cherchera à s’en éloigner. La démonstration de sa conscience de son être et de ses limites prend son sens dans sa capacité à se faufiler dans les recoins les plus étroits possibles. Avec pour seule limite, l’espacement entre ses yeux, entre lesquelles son cerveau recouvert de sa capsule est situé : il ne peut être compressé, tout comme son bec ! lorsqu’un poulpe s’engage dans un tuyau, ou entre deux plaques, c’est qu’il a analysé la probabilité que son corps sans squelette à pouvoir entrer et sortir. Un avantage non sans limite.
Car même si la variété des formes d’intelligence est plus diversifiée que chez certains mammifères, la survie de l’espèce est limitée par le nombre de prédateurs mais aussi et surtout par sa vulnérabilité et sa sociabilité prétendue solitaire.
Vie sociale et reproduction
De manière générale les poulpes sont solitaires et territoriaux. Cela s’est renforcé à travers les centaines de millions d’années de développement durant lesquels les juvéniles ont été livrés à eux-mêmes depuis la naissance. Sans parents pour les protéger, ils défieront chaque obstacles et prédateurs pour ne pas faire partie des 90% de juvéniles qui n’atteindront pas l’âge adulte.
L’arrivée d’un poulpe sur le territoire d’un congénère est une garantie presque certaine d’un duel pour conquérir ou garder l’abris du résident dérangé. Il en va de la survie de l’individu qui a de nombreux prédateurs. Il ne peut survivre longtemps sans protection.
Les poulpes ne se rassemblent qu’à l’occasion de la reproduction… et encore : les males souvent plus petits, ont peur des femelles. Est-ce la une variable de taille qui incite ces derniers à maintenir la distance la plus longue possible avec les femelles pour se reproduire ? Les mâles déposent leurs spermatophores (sac contenant la semence) sur un bras qu’ils vont déposer dans la cavité palléale de la femelle. Anecdote radicale ; leur cousin, les argonautes, quant à eux, ne font plus dans la demi-mesure : ils se découpent le bras et le laisse nager jusqu’à la femelle et ainsi éviter toute agression de celle-ci.
Le femelle poulpe amène ensuite ses ovocytes et fait éclater les sacs de spermatozoïdes qui vont féconder les œufs. Avant la ponte, elle nettoiera le plafond de son abri pour y accrocher les cordons d’œufs, chacun pouvant contenir entre 2 000 à 3 000 œufs. Ainsi une femelle peut pondre entre cent et cinq cents milles œufs qui écloront entre un et 8 mois plus tard, selon l’espèce et selon la température de l’eau.
Dès l’accouplement, se déclenche le processus de dégradation et de vieillissement accéléré des cellules. Cela se traduit par un cycle irréversible de destruction cellulaire conduisant à la mort. La sénescence ! La femelle arrêtera de se nourrir et se consacrera à protéger, nettoyer et souffler une eau pour renouveler l’apport en oxygène vers les cordons d’œufs. Elle ira jusqu’à aider les premiers juvéniles à éclore, jusqu’à épuisement.
Le mythe de l’être vivant qui dominerait la planète si la survivance des parents après la ponte anime les fantasmes encore aujourd’hui. Les progénitures pourraient-elles bénéficier du retour d’expérience de leurs ainés, d’une culture, de savoir-faire, de techniques éprouvées ? Il n’en est rien : les poulpes maintenus en vie après l’accouplement, après l’ablation de la glande responsable de leur autodestruction, s’attaqueront aux juvéniles pour se nourrir.
C’est l’exposition à la survie sans être protégé, en plus de l’apprentissage in vitro, qui fait des jeunes poulpes des créatures très vigilantes et encore plus matures à la naissance. Ils doivent faire face aux menaces et obstacles sans se louper. Certains iront jusqu’au bout d’une vie de quelques mois pour les plus éphémères, et jusqu’à 5 ans pour le poulpe géant du pacifique, qui détient le record de longévité.
La réputation de la nature solitaire de l’espèce semble être bouleversée devant des rassemblement de pieuvres constatées à divers endroits dans le monde. En 2017 une équipe de chercheurs avait découvert en Australie, un complexe possédant des murs faits de coquillages et de multiples tanières repartis sur 72 m² par une quinzaine de pieuvres. Un lieu baptisé Octlantis. Une mutualisation d’efforts et une coordination pour repousser les pieuvres venues de l’extérieure ! Une création qui fait écho à la découverte huit ans plus tôt d’une autre ville baptisée déjà à l’époque Octopolis, non loin de là. En 2018, c’est en Californie que des plongeurs biologiques ont découverts plus de milles femelles couvrant leurs œufs à flanc de volcan sous-marin. Des rassemblements qui devraient être observés de plus en plus avec le regain d’intérêt pour l’exploration sous-marine, facilité par les nouveaux drones et technologies vidéo. Nous verrons alors si ces rassemblements relèvent d’une organisation coordonnée pour survivre, pour capturer les proies communes, ou s’ils sont le simple résultat d’un opportunisme conjugué au pluriel de manière fortuite.
Une collaboration qui ne serait globalement d’aucun apport devant la menace qui touche toutes les espèces marines : la surpêche ! Bien que la réglementation européenne impose un poids minimum de capture de 750 grammes, ceux qui sont pêchés ailleurs doivent attendre 450 grammes. Cette espèce risquerait bientôt de rejoindre la liste interminable d’espèces en danger, de part la surexploitation de ses stocks au Maroc, au Sénégal, en Mauritanie et en Méditerranée !
Un destin qui retournerait Davy Jones dans sa tombe !