
Les 7 merveilles du monde sous-marin
Avez-vous déjà entendu parler de l’Atlantide la fameuse cité engloutie ? Ambassade des Océans vous propose aujourd’hui non pas de découvrir une mais sept « Atlantide ». Sept cités englouties que nous avons sélectionné et qui sont, selon nous, les sept merveilles du monde sous-marin. Alors prenez une profonde inspiration et laissez vous porter par le monde mystérieux des ruines sous-marines…
La mystique Héracléion
La cité engloutie d’Héracléion a été fondée au 8ème siècle av. J.C et tient son nom du légendaire Hercule. Elle est située dans la baie d’Aboukir près d’Alexandrie en Egypte. Connue du grand public depuis 1992, la cité a véritablement été découverte en 2000 par Franck Goddio, un archéologue français. Les vestiges couvrent actuellement une surface de 1000 m sur 800 m mais la cité aurait une superficie totale de 11 par 15 km.
Il y a environ 1200 ans, l’impensable s’est produit. La cité a été littéralement engloutie sous la mer, principalement à cause de tremblements de terre suivis de tsunamis et de la fragilité du sol. Le plus fascinant est que la cité est restée quasiment intacte comme gelée sous l’eau ! Des milliers d’objets ont pu être récupérés comme des statues gigantesques de dieux, des objets en or ou des stèles recouvertes de hiéroglyphes. Mais la découverte majeure fut la monumentale chapelle monolithe qui n’est autre que le fameux temple d’Amon-Rê, l’une des principales divinités égyptiennes.
Du fait de sa position portuaire stratégique, la cité jouissait d’une richesse exceptionnelle. Elle était également un haut lieu religieux grâce à son temple voué au culte d’Amon-Rê. Celui-ci était le passage obligé de tout pharaon de l’époque afin de recevoir les bénédictions nécessaires à l’exercice de son pouvoir souverain. Les objets retrouvés dans le temple ont également permis de démontrer que la mystique commémoration d’Osiris y était célébrée. Ce rite, commémoré à chaque fin d’année, permettait de fêter la résurrection du dieu de l’au-delà Osiris. Cette cérémonie était primordiale à cette époque et garantissait symboliquement la pérennité de l’humanité.
La mystique cité est loin d’avoir révélé tous ses secrets : certains scientifiques affirment qu’il faudra plusieurs siècles pour étudier la totalité des vestiges d’Héracléion.
L’étrange pyramide de Yonaguni
En 1985, Kihachiro Aratake, organisateur de plongée sous marine, va découvrir, presque par hasard, une structure pyramidale près de l’île de Yonaguni au Japon. Celle-ci ne fait pas moins de 75 m de long sur 25 m de hauteur et est submergée à environ 30 m de profondeur. Jamais auparavant une telle découverte subaquatique n’avait été faîte !
Malgré cette découverte, ce n’est qu’en 1988 que les scientifiques commencent à s’intéresser à la pyramide de Yonaguni. Après de multiples fouilles approfondies du site, il a été découvert que la structure n’était pas la seule ruine des environs. En effet, il a été retrouvé d’autres vestiges tels que ce qui semblerait être un château, cinq monuments similaires à des temples et un immense carré évoquant une sorte de stade. Il est aussi intéressant de noter que toutes ces structures sont reliées par des routes pavées et des conduites d’eau. Nous n’avons donc pas affaire à une pyramide isolée mais bien à une cité toute entière ! Le géologue Masaaki Kikimura apporte également des éléments de réponse sur la cause de l’engloutissement de la cité. D’après ses recherches, l’écorce terrestre a connu beaucoup de mouvements et d’éruptions volcaniques sur un périmètre relativement vaste près d’Okinawa.
Quelle est donc cette incroyable cité dont personne ne semble avoir entendu parler ? Certains scientifiques se sont déchaînés pour faire reconnaître la cité de Yonaguni comme appartenant au continent perdu de Mu. Cet archipel mythique abrite les légendes les plus extraordinaires sur une civilisation à la technologie ultra avancée et datant de plus de 14 000 ans. Il est vrai qu’il y a de quoi se poser des questions sur la complexité de la construction d’une pyramide si imposante et sur certaines traces d’écriture précoces retrouvées parmi les ruines. Certains théoriciens ont rejeté cette théorie alors que d’autres l’ont extrapolé en parlant même de civilisation extraterrestre !
Mais d’où viennent vraiment les vestiges de Yonaguni ? Simple érosion des roches ? Cité millénaire abritant un simple peuple asiatique ? Ou authentique cité issue d’une technologie extraterrestre ? La vérité est peut-être bel et bien ailleurs…
La légendaire Dwarka
Dwarka, cité engloutie aux larges des côtes indiennes, dont on entend peu parler et pour cause : les origines de la cité remettraient en question l’Histoire de l’Humanité elle-même. Nous aurions affaire ici à la plus ancienne civilisation humaine, qui daterait de plus de 30 000 ans ! Les fouilles archéologiques de Dwarka ont commencé dans les années 60 jusque dans les années 90 pour mystérieusement s’arrêter sur ordre du gouvernement indien. Puis, grâce à des investissements privés dans les années 2000, Dwarka va de nouveau faire parler d’elle et des chercheurs vont faire des découvertes intéressantes. La cité est actuellement enfouie sous la mer à environ 40 m de profondeur et elle s’étend sur pas moins de 9 km ! Les vestiges découverts apportent la preuve que la ville était un important port débordant d’opulence, étant donné la taille de ses monuments. On découvre notamment un édifice de la taille d’une piscine olympique qui pourrait être des thermes, un monument de 200 m de long faisant penser à une acropole, une sorte d’immense grenier à blé d’une longueur de 183 m, de multiples rangées de constructions rectangulaires s’apparentant à des maisons, des routes à foison et même un barrage ! Le géologue, Harsh Gupta pense que la cité a été engloutie du fait d’un grand tremblement de terre causé par le fort risque sismique de la région.
La cité occupe une place importante dans la mythologie hindouiste puisque Dwarka n’était autre que la ville de prédilection de Krishna, l’une des divinités hindoues. La légende veut que la ville ait été détruite par un engin volant combattu par Krishna. Les théories les plus farfelues comparent cet engin à un OVNI et affirment que Krishna serait en réalité un alien !
Alors, Dwarka est-elle réellement la plus ancienne cité humaine ? Et a-t-elle été le théâtre de guerres mythiques entre humains et extraterrestres ? Nous vous laissons faire appel à votre imagination et vous faire votre propre opinion sur le sujet…
L’avant-gardiste Pavlopetri
La ville de Pavlopetri, située en Grèce au sud du Péloponnèse, a été découverte en 1967 par l’archéologue Nicholas Flemming. A l’époque de timides fouilles avaient été réalisées permettant de mettre au jour quelques bâtiments mais aussi des routes et de nombreuses sépultures datant de plus de 1000 ans av. J.C. Des fouilles plus approfondies, à compter de 2009, ont permis de révéler que Pavlopetri avait été une cité portuaire particulièrement prospère datant de l’âge de bronze (entre -3000 av. J.C. et 1200 av. J.C.) et qui avait perduré pendant 2000 ans.
L’âge de bronze correspond à un grand bouleversement pour l’Histoire de l’Homme car c’est véritablement à cette période que les gens ont commencé à se rassembler dans des villes et à faire du commerce. On peut donc dire que Pavlopetri est l’une des premières villes européennes, précurseuse de notre civilisation actuelle !
Le site est immergé à seulement 2 à 4 m de profondeur sur une envergure de 100 km. Il est si bien conservé qu’un plan en 3D quasi complet de la ville a pu être réalisé par cartographie numérique.
Cela a permis de découvrir que la cité utilisait des techniques particulièrement avancées tels que des systèmes de canalisation, des maisons à deux étages, des métiers à tisser ou encore les prémices de l’écriture telle que nous la connaissons aujourd’hui. Malheureusement, comme beaucoup de ces cités englouties, les mouvements tectoniques causant de multiples séismes et tsunamis ont eu raison de Pavlopetri, l’engloutissant à jamais dans l’océan.
La cité est aujourd’hui placée sous la Convention de la protection du patrimoine culturel subaquatique permettant de défendre ces vestiges qui sont d’un enrichissement remarquable pour l’Histoire de l’Humanité.
La maudite Port Royal
Pour les inconditionnels de la saga « Pirates des Caraïbes », le nom de Port Royal ne vous sera certainement pas inconnu. Il s’agit en effet de la célèbre cité pirate ! Dans un climat de fortes tensions coloniales, Port Royal est fondée en 1656 par les anglais dans le seul but de protéger cette partie des Antilles contre les invasions espagnoles. Pour cela, les anglais sont prêts à tout et notamment à s’associer avec les plus grands brigands des mers : les pirates !
La cité devient alors la plaque tournante de la piraterie où l’or dérobé aux galions espagnols coule à flots. Du fait de sa situation portuaire stratégique, Port Royal acquiert rapidement le statut de ville la plus riche du Nouveau Monde mais aussi celui de la plus dépravée ! Sa réputation sulfureuse est issue de la forte fréquentation des pirates, des prostituées et des esclaves pullulant partout dans la cité. D’ailleurs, le célèbre pirate Henry Morgan y instaurera ses quartiers et mettra en place un véritable code de la piraterie. Les gouverneurs de l’époque ferment allégrement les yeux sur ces activités et L’Église ne voit pas tout cela d’un très bon œil. Des légendes commencent même à apparaître affirmant que Port Royal a été maudite…
Comme pour donner raison à ce mythe, le 07 juin 1692, un immense séisme frappe la Jamaïque, suivi de près par un tsunami qui submerge les 2/3 de la ville dont le port, le centre-ville et la majorité des fortifications. Les archives font état de 3000 morts. Des épidémies suivront la catastrophe et tueront plus de 2000 personnes, laissant la ville dépeuplée et ruinée. Puis, le sort s’acharne au 18ème siècle où une série d’incendies, d’ouragans et d’inondations ravageront définitivement la ville. L’Église verra dans cette avalanche de catastrophes une punition divine !
Les ruines de Port Royal sont aujourd’hui englouties à environ 2 à 3 m sous le niveau de la mer dans une épaisse vase. Celle-ci permet de conserver intact les ruines mais rend quasiment impossible d’éventuelles fouilles archéologiques du fait du peu de visibilité. Port Royal, maudite au moment de son apogée, garde donc pour le moment tous ses secrets au fond de l’océan…
La luxuriante Baïes
Baïes, ou le « Las Vegas » de l’Empire Romain, a été découverte en 1923 par l’archéologue italien Amadeo Maiuri. Cette cité balnéaire de l’Antiquité romaine située au nord du golfe de Naples a existé il y a près de 2000 ans. Elle était au départ célèbre pour ses sources thermales. Puis elle devient le lieu de villégiature par excellence des riches romains qui aimaient y établir leur résidence d’été. L’Empereur romain Auguste y fera même construire un vaste palais. Les fouilles ont notamment permis d’observer les vestiges de ce palais, de nombreux complexes thermaux, des statues de marbre représentant Ulysse et des villas somptueuses. La cité a été submergée à cause de mouvements d’origine volcanique de remontée et de baisse du niveau du sol. Ces phénomènes se sont déroulés lentement à partir du 3ème jusqu’au 8ème siècle. Baïes est aujourd’hui partiellement immergée entre 3 et 8 m de profondeur sur près de 80 km. Depuis des décennies, l’activité sismique et la pression souterraine semblent continuellement engloutir puis recracher la cité.
La ville était aussi connue pour exaucer les désirs les plus fous et pour organiser des orgies sulfureuses où se mêlent plaisir et luxure ! La cité aurait été le théâtre de nombreuses légendes. La proximité volcanique et les vastes nuages de gaz ténébreux étaient sujets à tout un tas de contes dans la mythologie grecque et romaine. Dans l’Antiquité, les grecs et les romains vénéraient les cratères volcaniques qu’ils considéraient comme des entrées du monde des enfers ! L’un des tunnels en particulier a suscité les plus folles théories. Il s’agit d’un tunnel de près de 200 m de long qui arrive sur un petit ruisseau à 40 m sous terre. Certains prêtres auraient emmené de riches notables dans ce tunnel en leur faisant croire que c’était l’entrée des enfers et le ruisseau n’était autre que la fameuse rivière Styx permettant le voyage vers le monde souterrain. Qu’importe si ces hypothèses soient vraies ou pas, ces tunnels ont définitivement servi un but rituel comme en attestent les nombreux emplacements pour les lampes à huile trouvés le long des tunnels.
Ce n’est qu’en 2002 que le site archéologique de Baïes a été désigné comme zone de protection marine et ouvert au public afin d’éviter les pillages. Mais depuis quelque temps l’activité sismique connaît un regain dans la région et l’accès aux ruines de Baïes pourrait donc prochainement être définitivement interdit laissant ainsi ses secrets enfermés dans la mer…
La rituelle Atlit Yam
Atlit Yam n’est pas moins que la cité engloutie la plus grande et la mieux préservée des côtes méditerranéennes. C’est l’archéologue Ehud Galili qui la révèle en 1984 lors de fouilles archéologiques près d’Israël. Le mystère autour de cette découverte reste d’abord entier mais le voile est rapidement levé. Atlit Yam est datée de l’âge de pierre, soit d’au moins 9000 ans, et s’étend par 10 m de fond sur plus de 40 km carrés.
Il semblerait que la cité fut une communauté maritime prospère, dotée de nombreuses ressources et qui présente les caractéristiques d’un des tout premiers exemples de sédentarisation. Elle fut également l’une des plus anciennes villes à avoir subsisté tant par l’agriculture que par la pêche.
Ce site exceptionnel est une véritable mine d’informations sur la vie des populations de cette époque ! On y découvre des maisons, des autels, des sépultures nombreuses et intactes contenant plusieurs dizaines de corps avec les traces d’ADN les mieux conservées de la Préhistoire, des objets funéraires et un fameux autel de pierres dressées semblable à celui de Stonehenge. Certaines de ces pierres comportent des cavités creusées et étaient a priori disposées à l’époque autour d’une source d’eau douce, ce qui suggère qu’elles ont peut-être été utilisées lors de rituels funéraires en lien avec l’eau.
D’après les scientifiques, la cité aurait été submergée il y a environ 6000 ans à cause de la fonte des glaciers, ce qui corroborerait les hypothèses de forte montée des océans à cette période. Atlit Yam est aujourd’hui l’une des moins connues des cités englouties et pourtant elle gagne à être connue du grand public.
Nous vous avons donc présenté 7 cités emblématiques de notre Histoire. Des cités si puissantes et imposantes que personne à leur époque n’aurait pu croire qu’elles disparaîtraient un jour ! Pourtant, la nature a bel et bien repris ses droits et elles ont toutes été dévastées. Tremblements de terre, tsunamis, éruptions volcaniques, fonte des glaces. Or, vous avez sans doute remarqué la recrudescence d’année en année des catastrophes naturelles dans le monde. Jusqu’au où ira la nature pour nous faire comprendre qu’il est grand temps de prendre davantage soin d’elle ? Par cet article sur les anciennes cités englouties, nous voulions également vous faire prendre conscience de la fragilité de nos civilisations. Si nous continuons à ce rythme, combien de nos villes actuelles seront un jour englouties ?…
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