
CRÈMES SOLAIRES : LES ALTERNATIVES
A l’aube d’un été qui aura une saveur particulière, avec la pandémie Covid-19, voici une deuxième vague d’informations, pour vous aider à comprendre en quoi il est essentiel de trouver des alternatives aux crèmes solaires, au regard de leur composition en 2020.
Nous gardons notre cap pour rebattre les croyances, parfois aveugles, qui ont été transfusées dans les systèmes de pensées et qui continuent d’influencer les comportements. De quoi vous aider à prendre du recul si ces croyances sont encore pratiquées chez vous ou dans votre entourage. Malgré soi pour les uns, en toute conscience pour les autres.
Quelques semaines après le lancement de notre site internet en 2018, nous vous avions déjà proposé un article pour questionner les promesses des crèmes solaires « eco-friendly » ou « corail-friendly » (voir l’article). Vous n’imaginez pas comme nous avons été ravi de voir comment l’article avait trouvé écho sur la toile et ses réseaux sociaux. Parfois même repris par des médias ou d’autres passionnés pour avancer sur ce sujet sensible. Car oui c’est un sujet sensible. Si nous avons reçu des réactions positives, nous avons aussi rencontré des réponses réfractaires, pour ne pas dire radicalement opposées. Mais la science a encore avancé sur le fond. Et plus la recherche avance, moins les crèmes solaires sont défendables. Voici donc les éléments à prendre en considération.
SOLEIL = SANTÉ ?
Notre corps trouve de la vitamine D dans notre alimentation mais aussi dans les rayons du soleil. Cette vitamine a un rôle multidisciplinaire : elle protège les tissus osseux à tout âge, favorise l’assimilation du calcium depuis les intestins pour se fixer sur le squelette, participe au renouvellement des fibres musculaires, ralentit le déclin des neurones, diminue les maladies cardio-vasculaires et son rôle est envisagé dans la protection contre certains cancers (côlon, sein, prostate, endomètre, rein…) et certaines maladies auto-immunes.
Sur ces arguments, les professionnels de la santé promeuvent une exposition au soleil sans inciter à la modération. Pourtant une sur exposition au soleil peut avoir des effets inverses. Et nous ne parlons pas des coups de soleils. Il s’agit bien des cancers de la peau. Le pire étant le mélanome de la peau ; la forme de cancer la plus sévère. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dénombre plus de 130 000 mélanomes malins par an, dont environ 15 000 rien que pour la France. Pourtant là encore, aucune des 30 études réalisées sur plus 300 000 personnes depuis les années 1980 n’incriminent directement les fabricants de crèmes solaires. Or il se pourrait bien que les crèmes anti UV soient plus que dévastatrices. A plus d’un titre.
Contre toute idée reçue, les crèmes solaires peuvent contribuer aux coups de soleil en induisant un faux sentiment de sécurité, qui invite à une exposition prolongée au soleil. Ce qui est dangereux. Une étude établie en 1995 (The EORTC Melanoma Cooperative Group. Int J Cancer. 1995) par un consortium de chercheurs européens, met en évidence deux effets contre productifs des crèmes solaires : premièrement, elles bloquent tous les UV. Les plus performantes ont un indice de protection bloquant 98% de tous les UV (FPS 50), y compris donc ceux dont nous avons besoin pour produire la vitamine D, les UVB. Ce qui rend sur ce point le bain de soleil inefficace. Deuxièmement, elles retardent les signaux d’alerte du corps (sensation de brûlures), favorisant une exposition prolongée, encore plus à risque. Notre corps n’aurait besoin que de 20 à 30 minutes d’exposition au soleil, en été, pour produire ce dont nous aurions besoin en vitamine D. Cela varie en fonction de la pigmentation de la peau. Une personne à la pigmentation plus sombre (bronzé ou noire) aura besoin de plus d’exposition. Et pour cause. Le bronzage est un mécanisme de protection que notre corps a développé avec l’évolution, pour s’adapter au climat. Plus vous vous exposez longtemps, plus vous recevez de mauvais UV. Ceux-là qui sont nuisibles pour votre santé. Enfin, l’indice de performance ne serait totalement efficace que durant les 20 premières minutes. Soit 3 renouvellements par heure. De quoi stimuler le modèle économique. Malgré l’ignorance des usagers en la matière, réduisant leur consommation, c’est entre 0.8 litre et 1 litre de crèmes solaires qui se dilue chaque seconde dans les océans (25 000 tonnes par an).
Ceci entraine des dégâts sur les coraux, pouvant mourir en 4 jours après l’exposition aux crèmes solaires, comme nous vous l’avions présenté dans un autre article (voir l’article), mais cela a aussi une incidence sur le comportement alimentaire et de reproduction des coquillages. Y compris ceux dont nous sommes friands : les moules, les huitres, les coquilles Saint-Jacques… Selon une étude de l’université néerlandaise de Wageningen, même le plancton semble subir, avec fatalité, au propre comme au figuré, les effets cocktails du dioxyde de titane et de l’oxyde de zinc. Certains poissons subiraient quant à eux une modification de leur code génétique et donneraient naissance à des hermaphrodites, de quoi mettre en danger la survie de l’espèce.
Il est important de comprendre que si ces crèmes ont un impact sur des organismes aussi petits, ils ont un impact sur notre santé : « L’université de Californie a fait la démonstration cinglante que les nanoparticules de dioxyde de titane et d’oxyde de zinc pouvaient directement atteindre le placenta et le fœtus chez l’homme en traversant la membrane des cellules jusqu’à leur noyau. Si aucune barrière n’est infranchissable chez les êtres vivants dans l’océan, il en est de même pour l’Homme : Elles franchissent chaque niveau de protection et pénètrent dans l’organisme sur des peaux fragilisées par des coups de soleil, blessures et autres lésions. Et ce, jusqu’à augmenter la sensibilité du corps tout entier générant un terrain favorable aux inflammations et aux cancers, à l’image de l’amiante et la silice. »
Notre peau n’est pas un filtre ni une protection face à ces crèmes. Avec la chaleur les pores de la peau se dilatent et laissent passer les particules en question, pour pénétrer votre circulation sanguine et toucher toutes les parties de votre corps, jusqu’à votre station de filtrage embraquée, les reins ; il suffit de 20 minutes pour retrouver les traces des composés de votre crèmes solaires… dans vos urines !
Face à ces constats nous posons la question de l’incidence de ces composés chimiques sur la santé des usagers de la même façon qu’il en a été question pour les produits alimentaires ? Si aucune étude n’existe pour montrer la corrélation entre l’usage des crèmes solaires et les cancers de la peau, ce qui est paradoxale après lecture des différents impacts des ingrédients, ne serait-il pas pertinent de faire des recherches sur l’incidence de ces produits présents dans les crèmes solaires sur les autres cancers ? Ce n’est pas une paranoïa complotiste d’une jeune association qui est issue de nulle part. Il suffit de lier les indices. Argument d’autorité ou pas, sophisme ou simple bon sens, ces composés chimiques commencent à être clairement identifiés. Et les recherches commencent à mesurer, avec recul, leur impacts sur la santé, dans leurs différentes applications. Une avancée, qui pourrait faire jurisprudence quant au dioxyde de titane (TiO2), interdit en France depuis le 1er janvier 2020, uniquement en tant qu’additif alimentaire: une étude de l’INRA de 2017 avait fait la démonstration que l’E171 (TiO2) stimulerait le développement de lésions pré cancéreuses du système digestif et des troubles du systèmes immunitaires. Ce que l’ANSES a pris au sérieux au point de rendre un avis débouchant sur l’interdiction. Plus de 4000 médicaments sont produits avec cet additif par ailleurs. Mais le gouvernement considère que le risque est inférieur au bénéfice. Quid des crèmes cosmétiques et des deux dentifrices sur trois qui sont produits avec ces molécules. Pour les crèmes solaires, on repassera. Alors même que les nouvelles analyses n’écartent toujours pas le risque cancérigène du dioxyde de titane !
MINÉRALE, FILTRE BIO, ECO-RESPONSABLE, …. BULLSHIT MARKETING !
Les arguments marketing fondent comme neige au soleil, en y regardant de plus près. D’abord en nanoparticule, puis en non-nano particule, après leur mise en lien avec les cancers et maladies auto-immunes, les marques de crèmes solaires cherchent à refaire une santé à leur communication, au détriment de la vôtre. Pour combien de temps ? Personne ne le sait mais le temps joue en leur faveur. Surtout avec ce qui est mis en place par l’Union Européenne : il n’existe tout simplement pas de définition, ni de référence ni de normes pour instaurer des réglementations en la matière. De cette manière chaque fabricant peut appliquer ses propres standards et avancer les arguments qui répondront de leurs intérêts.
Nous ne prendrons pas la peine de vous parler des crèmes avec filtres chimiques. Et il ne nous en faudra pas beaucoup pour traiter l’argument des crèmes à base de filtre minéral. Faire référence à quelque chose de naturel et de sain, est fallacieux. Le Zinc et le Titane sont des minéraux trouvés dans la nature, c’est une chose. Tout comme le pétrole est une matière végétale réduite à l’état semi-liquide dans la nature. Pour autant leur toxicité est réelle.
Les crèmes solaires ne peuvent pas garantir les protections anti UV , à ce jour, sans dioxyde de titane et ou sans oxyde de zinc. Ce qui exclut de facto les arguments eco-friendly, éco-responsables, ou protectrices des espaces marins. Nano particule ou non-nano particules. Les conséquences sont incontestables à la lecture des études qui s’accumulent sur le sujet.
LES ALTERNATIVES !
Pourtant, il existe des pistes sérieuses d’alternatives, non chimiques et non écotoxiques, qui pourraient révolutionner le marché des crèmes solaires, pour les personnes les plus exposées.
Les chercheurs, chimistes, de l’université de Witwatersand, en Afrique du Sud, en collaboration avec des chercheurs d’Allemagnes, de Malawi et de Tanzani, ont réussi à synthétiser des composés d’arômes issu du liquide contenu dans un déchet : les coques de noix de cajou. Ce liquide brun peut absorber les ultraviolets des rayonnements solaire (UV). Ce qui remplacerait le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc. Une source de revenu supplémentaire pour les producteurs de noix de cajou. L’étude d’application des chercheurs a reçu la reconnaissance de la revue scientifique European Journal of Organic Industry. Cette application a d’ores et déjà été brevetée et sera développée pour une commercialisation prochaine, espérons-le !
Le marc de café est déjà connu pour son action anti-UV à partir des fibres qui peuvent en être produites. En 2011 la société Timberland avait fabriqué une veste avec du marc de café récupéré dans des entreprises de restauration. Là encore, on utilise un déchet comme matière première. En plus de ces vertus anti-UV, le marc de café permet de tisser une fibre anti-odeur et waterproof. Mais cette nouvelle ressource pourrait être exploitée dans les crèmes solaires. Les cosméticiens connaissent déjà ses avantages contre le soleil, en prévention, en plus d’un aspect qui ralenti le vieillissement de la peau.
Mais la révolution la plus percutante viendrait une fois encore des océans, avec la squille. La crevette menthe. D’une longueur variante entre 10 à 40 cm, il en existerait plus de 400 espèces dans le monde. Cette créature a plusieurs caractéristiques qui font pâlir les ingénieurs, tout métier confondu. D’abord parce qu’elle utilise deux petits marteaux pour tuer ses proies. En les déployant, il se forme une bulle d’air, de super cavitation, autour de ses marteaux, donnant à ses frappes une force estimée à 1500 newtons sous l’eau : l’onde de choc tuent les poissons sous l’eau. Cela fait des étincelles de sonoluminescence mesurées à 22 000 kelvins (température à la surface du soleil). Si on donnait cette force à une balle de baseball, on la mettrait en orbite basse! Et bien sûr, ses marteaux repoussent s’ils sont arrachés. Mais son plus grand secret réside dans ses yeux. Ils possèdent 16 cônes. Là où les hommes n’en disposent que de 3. Et cette caractéristique leur permet de détecter les nuances de couleurs. Cette crevette a inspiré la création de la première caméra pour détecter les cancers aux USA. Là où c’est intéressant pour cet enjeux, c’est que cette merveille de la nature possède dans ses yeux le meilleur écran soleil connu sur terre à ce jour : les acides aminés de la mycosporine. Ce sont des écrans solaires microbiens naturels produits par les espèces pélagiques. Évidemment ils ne sont pas polluants et ils se dégradent facilement dans la nature. Faut-il pour autant en faire un élevage pour en tirer un liquide qui servirait d’écran solaire? Éthiquement ce serait une faillite condamnable, même si elle offrirait le meilleur écran solaire au monde. Cette espèce a simplement permis de mettre en évidence une molécule puissante et présente partout, offrant une fonction de photo protection dans le règne animal depuis les cyanobactéries, les microalgues, les champignons, les coraux et plusieurs animaux marins et terrestres. Et puis d’un point de vue technique cela reste très difficile puisque sa puissance lui permettrait de briser une parois renforcée !
La culture de cette molécule protectrice trouverait donc plusieurs sources peu coûteuses, éthiques, abondantes, à proximité, mais nécessiterait un investissement de développement qu’aucun producteur de crème solaire n’aurait le courage d’entreprendre. Le coût d’un tube pourrait être un frein pour les consommateurs en mal de pouvoir d’achat. Le modèle économique actuel étant encore viable en l’état, rien ne devrait encore le remettre en cause. Au diable votre santé, au diable l’environnement.
En attendant que ces alternatives prennent le pas sur les produits que nous utilisons à ce jour, il reste évidemment des solutions gratuites, qui ne sont que bon sens :
- Limiter l’exposition aux heures durant lesquelles le rayonnement est le plus fort (entre 10h du matin et 16h00 selon l’OMS).
- Se couvrir de vêtements et chapeaux. L’ombre d’un arbre ou d’un parasol crée aussi une barrière contre les UV.
- S’exposer après 16h30.
Pour terminer nous vous rappelons que pour les océans, mettre de la crème solaire avant ou après la baignade revient à la même chose : les eaux usées, celles de votre douche, seront in fine évacuées dans les cours d’eau naturels… donc les océans.
Serez-vous prêt à revenir sur votre manière de consommer le soleil et de consumer votre santé ?
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