Les Coraux : Oasis des océans.
Les coraux…comment les définir ? Sont-ils des animaux, des végétaux ou bien des minéraux ? La réponse est aussi simple qu’unique : ils sont les trois à la fois ! Les coraux sont des roches qui abritent des boutures et polypes, animal à corps mou semblable à une méduse inversé avec une bouche entourée de tentacules sous lesquelles se développe leur squelette de calcaire (carbonate de calcium) à partir des ions de carbonate présents dans l’eau environnante. Ils grandissent à la vitesse de 0.5 à 2 cm par an. Un récif corallien peut mettre jusqu’à 10 000 ans pour se former.
A ce jour on estime qu’ils recouvrent 0.2% de la surface océanique, abritant 1 million d’espèces marines, soit une espèce sur quatre vivant dans les océans. Un rôle riche au point que des chercheurs ont évalué qu’un kilomètre carré de coraux pouvait générer 15 tonnes de poissons.
Des oasis de vies marines qui s’effondrent une à une.
Si au large de l’Arabie Saoudite, dans la mer rouge, les coraux sont intacts et bénéficient d’un ensoleillement qui plonge en profondeur, le constat est dramatique, pour ne pas dire bouleversant lorsqu’on prend la mesure ailleurs dans le monde. Un tiers des coraux ont déjà disparu des profondeurs de nos océans et 45% de ceux restants sont déjà en train de mourir. Au Japon, les biologistes ont fait l’amer constat que seul 1% de leur plus grand récif demeurait sain sur une surface de 68 kilomètres carré.
Quelles sont les causes ? Existe-t-il des solutions qui peuvent susciter l’espoir pour les générations futures ?
Les crèmes solaires
Une des causes qui est de plus en plus reconnue est l’utilisation des crèmes solaires. Si vingt minutes de baignade suffisent pour que 25% des produits chimiques contenus dans les crèmes que chaque vacancier s’étalent sur la peau, imaginez ce que cela produit au niveau mondial avec 500 millions de vacanciers qui fréquentes les côtes, rejetant jusqu’à 25 000 tonnes de résidus chimiques tous les ans dans les océans. Si vous souhaitez en savoir plus sur les crèmes solaires, consultez notre dossier en cliquant ici!
Les oxydes de zinc et dioxyde de titanes, incontournables pour une crème voulant filtrer les UV, favorisent directement le développement d’une infection qui atteint les microalgues, indispensables pour la symbiose des coraux. Ces derniers meurent lentement et souvent isolés des colonies où ils ont vu le jour. Ces deux substances couplées avec l’oxybenzone ou encore le méthoxycinnamate d’éthylhexyle peuvent entrainer la mort d’un corail en moins de 96 heures.
Plusieurs solutions simples existent, comme interdire les crèmes contenant ces produits chimiques. Hawaii et la province mexicaine de Tulum obligent progressivement les visiteurs à utiliser des produits biodégradables en distribuant des échantillons via les hôtels.
La solution la plus efficace est ne pas s’exposer au soleil plus de 20 minutes consécutivement, qui plus est entre 12 et 16 heures, pour ne pas avoir à mettre de crème.
La pêche industrielle
Le marché de la pêche génère près de 30 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans le monde entier, de quoi motiver toutes les spéculations et toutes les technologies pour gagner la plus grosse part de ce gâteau empoisonné.
En plus de vider littéralement les océans, ces usines océaniques pratiquent des techniques comme la pêche au chalut, au filet maillant et à la palangre qui viennent détruire les coraux en raclant les fonds marins.
Face aux véhémences des lobbys de pêches et des enseignes de supermarchés, une décision importante à fait date en janvier 2017, par l’interdiction de faire du chalutage au-delà de 800 mètres de profondeur. Une victoire pour les associations Bloom et Deep Sea Conservation qui ont mené campagne conjointement pour obtenir cette réglementation, qui n’est qu’un premier pas devant l’ampleur de la surpêche et des dégâts engendrés dans les habitats marins, rendant impossible toute régénérations des populations pêchées.
La pollution atmosphérique
Activités militaires, transports aériens, fret maritime, élevages de bétails, industries chimiques et d’énergies fossiles sont bien plus polluantes que les citoyens avec leur voiture. Et pourtant ce sont les citoyens qui usent et légitimisent ces secteurs d’activités en consommant leur produits… Or, ce sont ces industries qui cumulées rejettent 39,4 milliards de tonnes de CO2 (dioxyde de carbone) dans l’atmosphère tous les ans.
Problème, il y a de moins en moins de forêts pouvant absorber ce CO2 et 40% de moins de phytoplanctons qui permettaient aux océans d’accomplir les mêmes actions en incarnant le poumon de la planète.
Il y a bien une réalité que même les climatosceptiques ne peuvent nier : avec moins de capacité d’absorption devant une augmentation de la production, la proportion de CO2 est indéniablement en quantité supérieur vis-à-vis de l’oxygène.
Le résultat ? Une acidification des eaux de pluies et des océans. Cet état, qui se mesure en se basant sur le PH, comme pour les piscines et aquariums, se vérifient partout dans le monde. L’acidification fait baisser le niveau du PH dans les océans. Les ions qui sont les bases chimiques des coraux s’y épuisent plus vite et les coraux en deviennent déficitaires. Les chercheurs ont calculé qu’en doublant les émissions de CO2 les coraux diminueraient de 80%.
Devant ces phénomènes, les pays commencent à agir contre les sources pollutions (voir le chapitre crème solaires), pour préserver leur source de revenus majeurs : l’éco-tourisme. L’Australie incarne le leader du tourisme nautique et subaquatique, et a compris que ne pas préserver sa barrière de corail (longue de 2 000 kilomètres sur une surface de 348 000 kilomètres carré comprenant 600 espèces de coraux différents, abritant poissons, dauphins, tortues et autres requins) reviendrait à faire l’impasse sur 6 milliards de dollars et 70 000 emplois. Elle a donc décidé d’investir 312 millions de dollars pour sauvegarder son joyau, rare élément naturel visible depuis l’espace.
La coralo-culture !
Une solution aquacole vient porter un espoir dans notre appréhension des mécanismes des coraux. Une expérience menée en mer Méditerranée a consisté à prélever deux espèces de coraux pour les diviser dans une eau identique à leur environnement naturel pour l’un, et dans une eau plus acide pour l’autre. Pour ce dernier, on constate qu’il s’est dissout et désolidarisé de sa colonie, mais a continué à vivre en simple polype en maintenant une symbiose avec des algues, les zooxantelles, qui leur procurent de l’énergie à travers la photosynthèse.
L’enthousiasme de cette expérience vient du fait qu’en les réintroduisant dans une eau normale, les scientifiques ont constaté la capacité des polypes de coraux à se reconstruire une coquille dure en colonie.
Ce phénomène dévoile une intelligence d’adaptation de cet être vivant et sa capacité à survivre aux conséquences des changements climatiques.
D’autre expérimentations viennent collecter des coraux qu’on fragmente ou concasse pour stimuler la pousse. Cela permettrait d’accélérer le développement du corail de 25 à 40%, avec une capacité de résistance accrue aux agents polluants.
Un espoir somme toute enthousiasmant pour régénérer les espaces marins dévastés par l’homme de manière directe et indirecte, mais qui ne peuvent suffire devant l’immensité de notre influence chimique, à travers nos comportements de consommation quotidiens, qui alimentent la plus grande source pollution du monde avec la mondialisation : le commerce d’importation.
https://www.nationalgeographic.fr/perpetual-planet/les-coraux-ont-trouve-le-moyen-de-survivre-lacidification-des-oceans
http://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/201805/18/01-5182366-japon-seulement-1-du-plus-grand-recif-de-corail-reste-sain.php
https://www.zesea.com/Zeblog/corail-infos/
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/c-est-ma-planete/c-est-ma-planete-pour-plus-de-protection-de-la-grande-barriere-de-corail_2710742.html
http://www.rtl.fr/actu/international/etats-unis-hawai-va-interdire-les-cremes-solaires-qui-detruisent-les-coraux-7793248488
http://www.vedura.fr/actualite/8711-cremes-solaires-detruisent-coraux
https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2018/05/les-cremes-solaires-sont-nocives-pour-les-oceans-mais-des-alternatives
http://sciencepost.fr/2018/05/enfin-hawai-bannit-les-cremes-solaires-qui-detruisent-les-coraux/