10 astuces pour réduire sa production de déchets
Dans cet article, nous souhaitons vous proposer une première approche pour commencer à éliminer les divers déchets, principalement plastiques, de votre quotidien. Alors que c’est maintenant une évidence pour beaucoup d’entre-nous : moins nous achetons de produits sur-emballés ou contenant du plastique, moins ils risquent de finir dans la nature et dans les océans à se décomposer.
Rappelons que chaque année ce sont entre 6,5 et 8 millions de tonnes de déchets plastiques qui sont déversées dans les océans, soit 206 kilos de plastique par seconde qui finissent en microparticules ingérées par la faune marine (crustacés, poissons et mammifères). Et gardons à l’esprit que 80% des déchets qui finissent dans les mers et océans viennent de l’intérieur des terres par les fleuves, rivières et ruisseaux.
Nous vous présentons ici quelques astuces ou pistes que vous pourrez tester, éprouver ou adopter.
1. Apprendre à faire les courses autrement
En ne fréquentant plus (ou moins) les supermarchés classiques, vous ne participez plus au système de consommation classique qui incite à toujours aller vers les prix les plus bas. Celui-ci favorise les produits sur-emballés venant de l’autre bout du globe et/ou hors saison (relire notre article sur la pollution des navires et porte-conteneurs : …). Vous pouvez donc réduire une part significative de pollution en tout genre et de surproduction/surexploitation des ressources naturelles.
Beaucoup de magasins offrent à leurs clients la possibilité de venir avec leurs propres contenants : sacs en tissus, bocaux, bouteilles à recharger, pots… pour acheter des produits sans emballage à un prix plus « juste ».
En pratique, vous faites peser votre contenant à la caisse de votre magasin avant de commencer vos courses et vous y mettez les aliments désirés : céréales, pâtes, farines, biscuits, thés, cafés, huiles, …
En complément des grandes chaînes de magasins bio, il existe maintenant des magasins qui proposent uniquement des aliments en vrac, pas uniquement bio.
Certaines chaînes proposent aussi des produits d’entretien comme la lessive, le liquide vaisselle… là aussi vous pouvez ramener votre contenant vide et simplement le recharger. C’est aussi moins cher, car vous ne payez pas le contenant, ni l’emballage.
Activité réservée souvent lors des vacances, n’oubliez pas que vous pouvez profiter des joies d’aller faire votre marché et vos courses en boulangerie, boucherie et autres « petits » commerces de proximité avec vos contenants et votre panier. Beaucoup les acceptent maintenant car, même si la loi interdit aux magasins de donner des sacs en plastique (de moins de 50 µm d’épaisseur), certains commerçants le font encore alors que chaque seconde c’est près de 16 000 sacs plastiques qui sont distribués dans le monde, soit 500 milliards de sacs chaque année.
2. Les alternatives aux protections hygiéniques jetables
Un grand nombre d’alternatives existent aujourd’hui aux protections hygiéniques.
Premièrement, intéressons-nous aux couches pour enfants. Quelles sont les alternatives aux couches jetables ? Rappelons que les couches représentent un énorme budget pour les parents (en moyenne 1 000€ par enfant par an) et un gros travail de recyclage car elles mettent entre 400 et 500 ans à se dégrader et sont, la plupart du temps, enterrées ou brulées dans les décharges. Malheureusement, aujourd’hui, aucune couche jetable n’est recyclée. Elles sont incinérées. Autrement plus impactant, il faut savoir que dans certaines couches jetables, il y a un cœur absorbant qui se compose de billes toxiques (SAPn) qui n’est pas naturel et n’est donc pas éliminable par la nature.
Penser aux fesses de nos chers bambins c’est bien, mais pensons aussi à leur avenir environnemental : adaptons nos modes de consommation.
Certes, il existe les couches lavables mais il faut être prêt à franchir le cap. Elles nécessitent un investissement de départ afin d’en avoir suffisamment pour pouvoir effectuer une rotation et avoir le temps de les laver. Très pratique, il faut oser se lancer.
Comme alternative locale et respectueuse de la santé de nos enfants, il existe des couches fabriquées en France, ne contenant ni latex, ni chlore, sans OGM, ni petrolatum, sans lotion ni parfum.
Évidemment vous pouvez aussi utiliser des lingettes lavables en tissus pour le change de bébé ou la toilette du visage à la place du coton jetable. Certes, ils ne sont pas en plastique mais cela évite les surplus de déchets.
Les protections hygiéniques féminines ont aussi leurs alternatives. De nombreuses serviettes hygiéniques sont maintenant faites en coton et peuvent être plus facilement recyclées. Leur prix n’est pas tellement plus élevé que celles des grandes marques vendues en supermarchés. Alors oui, elles ne sentent pas la rose mais ne contiennent pas non plus de produits chimiques ni de perturbateurs endocriniens. Elles sont aussi souvent biodégradables et parfois même compostables ! Leur prix va de 0,12 cts l’unité chez une grande marque trouvée en supermarché contre 0,15 cts l’unité pour une marque respectueuse de la santé des femmes et de l’environnement.
L’utilisation de la coupe menstruelle se répand parallèlement car elle est pratique, s’adapte à chaque femme, reste discrète et évite les déchets.
Il existe aussi des serviettes hygiéniques lavables et plus récemment mises sur le marché : des culottes menstruelles, absorbantes comme des serviettes hygiéniques, à laver chez soi. Vous pouvez d’ailleurs trouver des marques françaises qui proposent ce type de produits fabriqués en France.
3. Des produits d’entretiens et cosmétiques faits maison
Cela peut vous sembler compliqué de faire vos produits d’entretiens et cosmétiques mais en réalité, avec quelques d’ingrédients de base, on peut faire plusieurs « recettes ».
Pour les produits d’entretien, vous trouverez des tutos sur internet, faciles à tester avec seulement quelques ingrédients de base comme le bicarbonate de soude, le vinaigre blanc, du citron, du savon noir ou du savon de Marseille… pour ainsi faire votre liquide vaisselle, votre lessive, votre nettoyant multi-usages, etc. Il est conseillé de tester plusieurs recettes afin de vous familiariser avec les produits et de trouver celle qui convient le mieux à votre utilisation.
Concernant les cosmétiques, c’est un peu la même histoire mais attention, cela s’apparente plus à de la pâtisserie car il faut avoir les bons outils, être très précis sur les dosages et bien suivre les recettes. Mais lorsque vous aurez tout le matériel nécessaire, vous pourrez faire vos crèmes, déodorants, liniments pour bébé (très simple à réaliser et économique), shampoing…
Par ailleurs, nous en profitons pour vous rappeler qu’une majeure partie des produits de maquillage des grandes marques utilisent comme composante hydratante la squalène animale, moins coûteuse que la squalène végétale, et qui participent au massacre des requins dans le monde par centaine de millions car cette substance est très présente dans leur foie.
4. Les achats d’occasion
De nombreux magasins d’occasion existent actuellement, sans parler des applications et sites internet bien connus, tant pour vendre les vêtements que pour les meubles, vaisselles, bibelots, affaires pour bébé, jouets, etc. Ces magasins et ressourceries proposent en général des objets et vêtements en parfait état, à moindre coût. C’est donc l’occasion de ne pas acheter de produits neufs, venant pour beaucoup des quatre coins du monde, pour favoriser l’économie locale et circulaire, tout en maintenant/créant des emplois. La plupart du temps ces objets sont remis en état et les appareils électriques/électroniques sont testés. Tout le monde y trouve des avantages.
5. La gourde et sa boite à déjeuner
Les gourdes réutilisables sont une alternative à la fois pratique et économique, car elles évitent la masse de gobelets en plastiques jetables. Beaucoup d’entres-elles maintiennent longuement le froid et le chaud et sont faites en matériaux durables comme l’inox et le bambou. Certaines gourdes sont même produites en France, certes peut être légèrement plus chères mais, encore une fois, vous favorisez l’emploi local et réduisez les pollutions liées aux transports.
Pour vos repas le midi sur votre lieu de travail ou lors de vos pique-niques estivaux, là aussi, vous pouvez passer aux contenants en verres ou inox, réutilisables à souhait.
Enfin, pour les gobelets des cafés et fontaines à eau, notamment sur les lieux de travail, vous pouvez apporter une thermos ou votre tasse.
6. Moins de plats préparés, plus de fait-maison
Même lorsqu’on manque de temps, il y a des choses simples que l’on peut mettre en place pour faire des économies et éviter le plastique. Par exemple, faire ses yaourts maison ou autres desserts lactés dans des pots en verre (œufs au lait, semoules, riz au lait, crèmes dessert). Cela ne prend que quelques minutes pour faire ces préparations et elles sont tellement plus adaptés à vos envies du moment qu’en supermarchés et bien plus économiques ! Le seul inconvénient c’est qu’elles sont souvent mangées très rapidement !!
Vous pouvez cuisiner vos petits pots pour bébé, compotes et gâteaux. On trouve facilement des recettes sur internet pour régaler les papilles de nos bambins.
Si vous n’avez vraiment pas le temps, une autre solution est d’acheter en grand format et de reconditionner vous-même dans des petits contenants réutilisables (compotes en grands pots à mettre dans des gourdes à boire réutilisables ou pots en verre par exemple). Bien sûr, de manière générale, cuisiner soi-même reste plus avantageux et plus sain que la nourriture achetée prête en supermarché. Et sans déchets supplémentaires !
7. Sans plastique = solide
La « mode » du zéro déchet étant en forte progression, il est maintenant facile de trouver des savons, shampoings ou dentifrices solides. Nous avons testé les produits suivants :
– Savons solides
– Shampoings solides
– Dentifrices solides
– Mousse à raser solide (avec rasoir en acier) pour Monsieur.
Le résultat est sans appel : ils sont très économiques d’un point de vue financier, ils durent bien plus dans le temps (nombre de doses optimisé – deux shampoings solides pour deux adultes en un an) et sont aussi efficaces que les produits de grandes marques de supermarchés !
A chacun d’entre nous de tester et de trouver le produit qui lui convient en fonction de sa peau et ses cheveux, car il y a maintenant une large gamme de produits solides.
Pour les plus courageux, des recettes et les produits pour les réaliser se trouvent à portée de clic sur internet.
8. Comment éviter les bouteilles et gobelets en plastique ?
Premièrement, commençons par supprimer l’eau en bouteille de notre quotidien. Elles sont un fléau à produire et à recycler. Encore une fois, cela n’est pas toujours facile à faire, notamment quand on a un bébé. Cependant, vous trouvez des alternatives simples et peu coûteuses, comme les perles de céramique, les carafes filtrantes ou les bâtons de charbon.
Les systèmes filtrants à installer directement sous les éviers sont les plus efficaces mais aussi les plus chers. Ils arrivent à enlever un grand nombre de composés toxiques et/ou douteux qui se trouvent dans l’eau du robinet.
Deuxièmement, autre alternative pour réduire l’achat de jus de fruits et boissons sucrées, est de faire soi-même ses propres limonades, thés glacés aromatisés ou jus de fruits/smoothies.
Comme il existe dans certains pays européens, notamment en Allemagne, nous pourrions revenir au système de consigne. Là bas, les bouteilles en verre, les canettes en alu et certaines bouteilles en plastique sont consignées. Les consommateurs doivent rapporter en magasin les produits consignés avec étiquettes et les placer dans une machine (ou en caisse) qui édite un ticket avec un montant à déduire sur les prochaines courses ou redistribue directement une somme en monnaie. En Californie, ce modèle se répand rapidement autour des bouteilles en verre et en plastique avec ce même système de « cashback ».
Selon le site www.réseauconsigne.com, ce système offre de multiples avantages. Tout d’abord, il favorise l’économie circulaire et permet d’économiser jusqu’à 75% d’énergie primaire.
Ensuite, comme il est encore obligatoire dans les bars et restaurant, il serait plus facile de le généraliser et permettrait de faire des économies de recyclage et de traitement des déchets.
La Norvège ne doit plus être le seul pays à être capable de recycler 97% des ses bouteilles en plastique… les technologies et solutions sont maintenant accessibles à tous les pays qui voudraient les usiter. Mais n’est-ce qu’une question de vouloir politique ?
9. En favorisant l’achat d’emballages biodégradables
Amidon de maïs, algue, carton, bambou…autant de possibilités pour ne pas utiliser de plastique, surtout lorsque l’on doit choisir son restaurateur. Mais peu proposent déjà ces alternatives. Elles vont se développer petit à petit, car la loi va bientôt obliger les restaurateurs à utiliser ces alternatives (d’ici 2021).
Petit tour de France d’entreprises qui mettent d’ores et déjà en œuvre leurs idées en application : L’entreprise Algopack, située en Bretagne, développe des produits 100% à base de déchets industriels d’algues. L’entreprise Lactips, elle, vend des emballages à base de lait, entièrement solubles, biodégradable, ou comestible. Quant à Apifilm, celle-ci propose des emballages alimentaires à base de cire d’abeille, résine de pin et d’huile de coco. Autant de nouveautés proposées aujourd’hui et encore plus à venir demain !
10. Arrêter de mâcher des chewing-gums
Savez-vous ce que contient votre chewing-gum ? Beaucoup (trop) d’ingrédients, comme :
– Le polyéthylène et le polyacétate de vinyle (gomme de synthèse à base plastique),
– Des polymères issus du pétrole,
– Édulcorants, …mauvais pour l’environnement et/ou la santé (à forte dose) …
Initialement fabriqué à base de chiclé (une gomme naturelle extraite du latex blanc d’une plante sud-américaine), le chewing-gum a été transformé par les américains pour commercialiser ceux que l’on connaît aujourd’hui. Savez-vous d’ailleurs que Goodyear, le fabriquant de pneu, est aussi le producteur de la matière première de la marque de chewing-gum Wrigley, à qui l’on doit les « Freedent » ?!
Nous avons trouvé pour vous une alternative plus saine avec seulement 5 ingrédients (Jus de canne évaporé biologique + Base de gomme biologique, 100% Chicle + Glucose biologique + Sirop d’agave biologique + Arôme biologique) : les gommes de la marque Chicza organic (disponible en Biocoop), testé et approuvé.
Et la loi dans tout ça ?
Depuis la loi sur l’interdiction des sacs de caisse à usage unique en plastique (d’une épaisseur inférieure à 50 microns, en juillet 2016 – y compris les sacs biodégradables), la seule grande mesure à venir est l’interdiction, à partir du 1er janvier 2020, de vendre/distribuer de la vaisselle jetable en plastique (gobelets, verres et assiettes jetables). Seule pourra être vendue la vaisselle jetable compostable (en compostage domestique et constituée pour tout ou partie de matières biosourcées), ou distribuée gratuitement pour la vente à emporter.
En 2018, Brune Poirson, la secrétaire d’État à la Transition écologique, a informé de son intention de limiter l’utilisation de plastiques en France. Elle souhaite supprimer le plastique « superflu » et aller vers le 100% recyclage en obligeant notamment les commerçants à utiliser 100% de plastiques recyclés en 2025, contre 20% aujourd’hui.
Ce sont principalement des solutions qui visent à réduire les emballages… mais qui ne réduit pas à elle seule votre niveau de consommation. Une première étape indispensable qui appellera le second objectif ici décrit. Nous consommons par habitude, par soucis d’intégration ou par facilité. Posez-vous la question à chaque achat de savoir s’il vous rendra plus heureux et combien de temps ce bonheur va t’il durer ?
Sommes-nous vraiment comblés/épanouis chaque fois que nous acquérons des objets « derniers cris » dont on sait d’avance qu’une version améliorée sera mise en vente l’année suivante ? Ces plats préparés et autres objets sophistiqués nous font-ils vraiment gagner du temps ?
La question du manque de temps est souvent mise en avant pour justifier de cs reportez sur les générations suivantes et sur l’environnement qui devront dépenser plus de temps et d’énergie pour nettoyer, déconditionner ou détruire les déchets. Autrement un report de dépenses et de temps que vous faites supporter aux autres. Un crédit en fait !
En consacrant plus de temps à la confection de plaisirs gustatifs vous assumer votre gourmandise et vos besoins alimentaires dans la plus pure neutralité vis-à-vis des générations qui vous survivront et de la nature… Ce n’est pas un luxe de prendre son temps car ce principe universel permet non seulement de s’extraire de la cadence impérieuse imposée par la société moderne, mais cela permet aussi de respecter son rythme personnel et celui de son environnement direct. Une pause mentale et physiologique que savaient observer les générations de nos aïeux.
Aujourd’hui, en 2019, la France consomme à elle seule l’équivalent de 2,6 fois notre planète terre. C’est énorme n’est-ce pas ? C’est loin du rythme des américains, et encore plus des pays émirats (soyons-en préservés !). Mais là encore ne nous comparons pas pour trouver un élève qui ferait pire que nous ou pour dénoncer une personne qui fait moins. Rappelons-nous qu’un collectif est une somme d’individualités : si chacun fait un petit geste au quotidien, qui devient une habitude pour moins consommer et arrêter les emballages et le gâchis, alors, petit à petit, nous pourrons transmettre les bons gestes et bonnes mentalités à un plus grand nombre … jusqu’aux générations futures, en leur montrant notre souci des êtres vivants quels qu’ils soient, en montrant l’exemple… comme disait Gandhi, « Soyez le changement que vous voudriez voir pour le monde » !
Namasté !