Crèmes solaires: les alternatives
Les chercheurs chimistes, de l’université de Witwatersand, en Afrique du Sud, en collaboration avec des chercheurs d’Allemagne, de Malawi et de Tanzani, ont réussi à synthétiser des composés d’arômes issu du liquide contenu dans un déchet : les coques de noix de cajou. Ce liquide brun peut absorber les ultraviolets des rayonnements solaire (UV). Ce qui remplacerait le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc. Une source de revenu supplémentaire pour les producteurs de noix de cajou. L’étude d’application des chercheurs a reçu la reconnaissance de la revue scientifique European Journal of Organic Industry. Cette application a d’ores et déjà été brevetée et sera développée pour une commercialisation prochaine, espérons-le !
Le marc de café est déjà connu pour son action anti-UV à partir des fibres qui peuvent en être produite. En 2011 la société Timbaland avait fabriquée une veste avec du marc de café récupéré dans des entreprises de restauration. Là encore, on utilise un déchet comme matière première. En plus de ces vertus anti-UV, le marc de café permet de tisser une fibre anti-odeur et waterproof. Mais cette nouvelle ressource pourrait être exploitée dans les crèmes solaires. Les cosméticiens connaissent déjà ses avantages contre le soleil, en prévention, en plus d’un aspect qui ralenti le vieillissement de la peau.
Mais en ce la révolution la plus percutante viendrait une fois encore des océans, avec la squille. La crevette menthe. D’une longueur variante entre 10 à 40 cm, il en existerait plus de 400 espèces dans le monde. Cette créature a plusieurs caractéristiques qui font pâlir les ingénieurs, tout métier confondu. D’abord parce qu’elle utilise deux petits marteaux pour tuer ses proies. En les déployant, il se forme une bulle d’air, de super cavitation, autour de ses marteaux, donnant à ses frappes une force estimée à 1500 newtons sous l’eau : l’onde de choc tuent les poissons sous l’eau. Cela fait des étincelles de sonoluminescence mesurées à 22 000 kelvins (température à la surface du soleil). Si on donnait cette force à une balle de baseball, on la mettrait en orbite basse ! Et bien sûr, ses marteaux repoussent s’ils sont arrachés. Mais son plus grand secret réside dans ses yeux. Ils possèdent 16 cônes. Là où les hommes n’en disposent que de 3. Et cette caractéristique leur permet de détecter les nuances de couleurs. Cette crevette a inspiré la création de la première caméra pour détecter les cancers aux USA. Là où c’est intéressant pour notre sujet, c’est que cette merveille de la nature possède dans ses yeux le meilleur écran soleil connu sur terre à ce jour : les acides aminés de la mycosporine. Ce sont des écrans solaires microbiens naturels produits par les espèces pélagiques. Evidemment il n’est pas polluant et il se dégrade facilement dans la nature. Faut-il pour autant en faire un élevage pour en tirer un liquide qui servirait d’écran solaire ? Ethiquement ce serait une faillite condamnable, même si elle offrirait le meilleur écran solaire au monde. Cette espèce a simplement permis de mettre en évidence qu’une molécule puissante est présente partout, offrant une fonction de photoprotection dans le règne depuis les cyanobactéries, les microalgues, les champignons, les coraux et plusieurs animaux marins et terrestres.
La culture de cette molécule trouverait donc plusieurs sources peu couteuses, éthiques, abondantes, à proximité, mais nécessiterait un investissement de développement qu’aucun producteur de crème solaire n’aurait le courage d’entreprendre. Le cout d’un tube pourrait être un frein pour les consommateurs en mal de pouvoir d’achat. Le modèle économique actuel reste viable, ce qui ne pourrait être remis en cause. Au diable votre santé, au diable l’environnement.
En attendant que ces alternatives prennent le pas sur les produits que nous utilisons à ce jour, il reste évidemment des solutions gratuites, qui ne sont que bon sens :
- Limiter/éviter l’exposition aux heures durant lesquelles le rayonnement est le plus fort (entre 10h du matin et 16h00 selon l’OMS).
- Se couvrir de vêtements et chapeaux. L’ombre d’un arbre ou d’un parasol crée aussi une barrière contre les UV.
- S’exposer après 16h30.
Pour terminer nous vous rappelons que pour les océans, mettre de la crème solaire avant ou après la baignade revient à la même chose : les eaux usées, celles de votre douche, seront in fine évacuées dans les cours d’eau naturels… donc les océans.
Serez-vous prêt à revenir sur votre manière de consommer le soleil et consumer votre santé ?
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